Cinq destinations pour voyager seul en Catalogne

Barcelone possède une âme aux multiples facettes, irrésistible pour beaucoup, et constitue une destination parfaite pour un voyage en solo. Mais parmi ses inconvénients, on reconnait qu'il engloutit tout ce qui l'entoure, le cachant aux yeux moins attentifs qui seront attirés par ses œuvres d'art, son architecture impressionnante et son dédale de rues historiques.

En réalité, la capitale catalane n'est que la pointe anormale d'un iceberg.

Anomalie parce qu'elle est le résultat d'une brillante contamination de cultures différentes, qui fusionnent, se caressent et se célèbrent ensemble, parfois s'affrontent. Mais ce que vous trouverez en quittant Barcelone, c'est un monde à part. Voyager seul en Catalogne est très facile, grâce à l'efficacité de ses transports : de la mer à la montagne, des Pyrénées à la Costa Daurada, des ruines romaines au surréalisme, cette région variée présente mille facettes.

Après l'étourdissement heureux de noss premiers jours à Barcelone, on a commencé à explorer la Catalogne pour découvrir ce qui se trouvait au-delà de ses périphériques, la Ronda Litoral et la Ronda de Dalt. Et tout cela sans trop d'efforts, puisque la plupart des sites catalans qui méritent d'être visités sont reliés à la capitale par le train et, à défaut, par le bus. Si on pouvait revenir à ces moments d'exploration en solo de la région.

Voici les 5 principales destinations qu'on a visiter, du nord au sud :

Cadaqués

Cadaqués se trouve à la pointe la plus orientale de la péninsule ibérique et de la Costa Brava, l'extrémité nord-est de la Catalogne, qui devient la France en quelques kilomètres. Cet endroit isolé, fouetté par le vent du nord qui souffle pendant plusieurs mois de l'année et s'infiltre dans les collines arides du Cap de Creus, en a fait une retraite appréciée des artistes (Dali, Federico García Lorca, Picasso et Walt Disney, pour n'en citer que quelques-uns).

Des maisons blanches, des toits rouges, la maison musée de Dali dans le village voisin de Port Lligat, un tableau idyllique, presque. C'est formidable d'aller à Cadaques en été, pour profiter de ses criques, mais l'hiver a aussi ses raisons, surtout si vous cherchez une destination pour un voyage introspectif bercé par le bruit des vagues.

Girona

Capitale de la province du même nom, c'est une ville assez grande et bien desservie, mais loin du stress de la métropole.

C'est l'endroit où il faut venir si vous voulez vraiment vous familiariser avec la culture catalane et avoir une meilleure idée de ce que signifie l'indépendance pour le peuple catalan. Vous vous rendrez compte ici que ce mouvement a des racines séculaires, comme en témoignent ses longues murailles, qui lui ont valu le surnom de ciudad amurallada (ville fortifiée) et dont la première pierre remonte au troisième siècle avant J.-C., témoins de la longue et malheureuse résistance contre l'empire napoléonien.

On a adoré le grand jardin, qui ressemble parfois à une forêt, qui grimpe autour des murs. Et puis, bien sûr, la cuisine catalane : des botifarras à toutes les sauces et de délicieux cocas de recapte.

Vic

La ligne 3 des Rodalies de Catalunya qui part de Barcelone vous amène à Vic en une heure et vingt minutes environ. On vous donnera trois raisons de venir la voir : son atmosphère médiévale est presque intacte ; le mardi et le samedi, la magnifique Plaza Mayor accueille les étals du marché (avec de nombreux arrêts consacrés à la gastronomie et à l'artisanat) et on y produit le meilleur fuet de la région.

Si vous passez par ici pendant l'Immaculée Conception, ne manquez pas le marché médiéval, pendant lequel la ville se transforme en village médiéval, avec des artistes de rue et des artisans. On la préfère en hiver, c'est un endroit idéal pour s'arrêter avant de continuer vers les villages de montagne à la frontière française.

Sitges

On a perdu le compte du nombre de fois où je suis allé à Sitges. On l'aime trop : elle nous donne instantanément l'impression d'être en vacances, avec ses petites maisons blanches et ses fenêtres bleues, sa terrasse à couper le souffle sur la mer et ses ruelles pavées. Il va sans dire que venir ici en été est un must, mais aussi en automne (peut-être en octobre, pendant les jours du célèbre festival du film fantastique).

D'autres occasions à ne pas manquer sont le carnaval, qui n'a pas grand-chose à envier au faste et à l'excentricité du carnaval de Rio, et la Gay Pride en juin : deux des journées les plus amusantes qu'on a passées depuis qu'on vit en Catalogne.

Tarragone

C'est la ville romaine par excellence, Tárraco, qui se dresse sur un petit promontoire gardant la Costa Daurada. Si la zone moderne ne vous dit rien de nouveau, la vieille ville, qui commence par l'imposant amphithéâtre romain avec vue sur la mer, vous fera réfléchir à nouveau.

Les murs romains sont toujours là, rappelant les vestiges de cette ville de l'empire, point d'ancrage important de la péninsule ibérique. Et puis le Cirque romain et les vestiges de l'immense Forum. Si vous aimez l'architecture romaine, c'est ici que vous devez venir. Si vous préférez la plage, Tarragone est le point de départ pour rejoindre certaines des plus belles criques de la Costa Daurada.

L'une de mes préférées est la Cala Fonda, que tout le monde appelle la plage de Waikiki : abritée, sauvage, propice au nudisme (pas obligatoire, mais sachez-le) et entourée d'une pinède. La paix, surtout en basse saison.

À part Cadaques, qu'il faut environ 3 heures pour atteindre, les 4 autres villes sont à moins de 2 heures de train de Barcelone. Vous pouvez les visiter en une journée ou y passer une nuit, l'important étant d'ouvrir vos yeux et vos autres sens pour apprécier la Catalogne authentique dans toute sa diversité.

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